Les coursiers de livraison de repas descendent de selle: sont-ils des salariés?
Ils seraient plus de 10.000 livreurs, micro-entrepreneurs à sillonner les villes à vélo ou à scooter pour livrer des repas à domicile: pour le consommateur, la note est malingre; pour le coursier, c’est un salaire de misère payé au km parcouru à chaque course: flexibilité totale égale précarité, retour au XIXème siècle; pour les plateformes internet Ubereats, Foodora, Stuart, Glovo ou Deliveroo, pas de contrat de travail, pas de paperasse, un coût minimal, la valeur travail étant ubérisée: ce dumping social enrichit les commerces en ligne mais appauvrit une masse de gens précaires.
Le consommateur ne proteste pas car le marché créé par ces plates-formes internet est intéressant pour lui : il n’a pas conscience du salariat déguisé qui sous-tend ces bas-prix pratiqués 7 jours sur 7 même la nuit.
Qui sont ces coursiers? certains étudiants, d’autres actifs à plein temps ou en emploi précaire cumulant plusieurs emplois.
Comme le gouvernement ne prend aucune mesure draconienne pour empêcher cette nouvelle forme d’esclavage, il reste à espérer que la demande de requalification des prestations en contrat de travail aboutisse devant les prud’hommes; évidemment il faut apporter la preuve d’une dépendance économique totale. Si nos coursiers obtenaient raison, les conséquences seraient positives à long terme: droits aux congés payés, à la formation, au chômage, paiement de cotisations maladie, invalidité et de retraite car en la matière il ne faut pas avoir le nez dans le guidon…
Christine Dubedout http://www.christine-dubedout-avocat.fr